une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







jeudi 20 octobre 2011

les dangers de la distraction

Oh là ! J’ai encore oublié le blog. Quel égoïste ! Heureusement qu’il n’est pas vivant. Il serait mort de faim. Je commets les mêmes erreurs que dans mon précédent métier.
A l’époque, c'est-à-dire il y a fort longtemps, je possédais un club hippique. Ce club avait la particularité d’héberger des équidés : ongulés quadrupèdes à quatre pattes. Ils marchaient sur leurs ongles sans les casser. Vous, les nanas aux ongles longs et manucurés, essayez de les imiter, vous comprendrez mieux la prouesse de leur démarche. 
J’hébergeais donc des chevaux et des bébés chevaux qui s’appellent des poneys. Ces étranges animaux vivaient dans des box et étaient dépendants de moi pour les soins et la nourriture : ce qui causa d’ailleurs leur perte.
J’étais et je suis toujours d’un naturel distrait. Il m’arrivait de m’absenter plusieurs jours en oubliant l’existence de mes hôtes. Heureusement que mon inconscient palliait cet état amnésique. Il me réveillait brutalement en pleine nuit et hurlait à l’intérieur de la boite crânienne : tes chevaux !
A la suite de cette interruption de sommeil, je m’asseyais en murmurant : merde, les chevaux.
J’abrégeais donc mes vacances et rentrais dare-dare aux écuries. Je trouvais les lieux en désordre. Certains chevaux affamés avaient explosé leur porte et avaient trouvé le stock de nourriture. D’autres moins vindicatifs étaient restés dans les box, attendant qu’une bonne âme ou que la main de Dieu prenne en considération leur détresse.
Les premiers temps, mes absences étaient relativement courtes, puis en vieillissant, mon inconscient devint aussi distrait que mon conscient : je ne me réveillais plus en sursaut.
Ma dernière absence a été fort longue. Je le présume, car à mon retour les chevaux tenaient debout grâce à la tension de la peau desséchée. Lorsque je tentai d’en sortir un de son box, il s’effrita et se métamorphosa en un petit tas de poussière. Aucun ne survécu à ma distraction. J’avais renforcé les portes afin qu’ils ne s’enfuissent plus.

D’ailleurs ne vaut-il pas mieux que j’oublie mon blog, que mes enfants. En parlant d’enfant. Il me semble qu’aujourd’hui c’est l’anniversaire de ma fille ainée.

Bon anniversaire ma fifille.

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