une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mercredi 21 mars 2012

Syllogisme.


"  Tout ce qui est rare est cher ". C’est pour cette raison que la cadence de la parution des articles a diminué. Plus les articles seront rares, plus j’aurai des chances de gagner ma vie. Le tout est de trouver le bon rythme de publication des articles qui permettra le meilleur rapport production-bénéfice.
Pour l’instant, la production est excédentaire et le stock toujours en stock. Je suis à la limite de la liquidation judiciaire et je serai probablement obligé de licencier tout le personnel qui n’est qu’un. Je grossirai les rangs des chômeurs qui attendent sagement devant pôle emploi. Sont-ils rangés deux par deux, trois par trois ou infini par infini ? Se tiennent-ils la main ? Fait-il aussi froid qu’en antarctique et qu’en arctique ? Se regroupent-t-ils ainsi pour lutter contre le froid comme le font les manchots ? Les manchots sont-ils des chômeurs ? Et les culs-de-jatte dans quelle catégorie rentrent-ils? Les culs-de-jatte sont rares, donc ils sont chers. Faudrait-il encore qu’ils soient à vendre.
Posséder un cul-de-jatte n’a pas autant de symbole qu’une Rolex. Le fait de posséder un Solex est-il considéré comme un signe de réussite ? J’ai encore dans un recoin, coincé entre deux articles, deux bidons de solexine (essence deux temps qui était vendue pour les solex). Je ne connais aucun quinquagénaire fortuné qui possède de la rolexine (jus de prolétaire macéré). Aurais-je donc réussi ?

La persévérance, le courage, la gentillesse, la pitrerie propulse notre fille dans sa cinquième année de vie. Aujourd’hui, elle a quatre ans et pas encore toutes ses dents.
Bon anniversaire Louise.

jeudi 15 mars 2012

Migration.



Que de jours sans écriture !
Les vacances en sont les principales responsables. Cependant, un déménagement a étayé le silence radio du blog. La résidence secondaire a changé ses quartiers. Elle a quitté Saint Valéry en Caux dans le but de rejoindre un havre de paix.
Avel Vat, instable, ne supporte pas de stagner dans le même port. Depuis son achat en 2006, il a flirté avec trois ports d’attache, et là, il attaque sa quatrième aventure attachante.
Son armateur n’a pas le choix, il est obligé de céder aux caprices de sa flotte. A chaque fois, il est obligé d’abandonner ses amis, ses repères, et le bar où il éclusait quotidiennement son petit blanc sec du matin.
Aidée par les courants de marée dont les coefficients dopaient leur énergie, la navigation s’est déroulée sans encombre. Seule, la brume a voilé les falaises la moitié du voyage. Le capitaine excédé par le changement de confession de ses dernières a refusé d’abattre un poisson suivant le mode Halal.

Nous saluons tous les amis de Saint Val et leur souhaitons bon vent.

lundi 5 mars 2012

Fontaine Saint Clair


Les portes du cabinet noires se sont refermées. Je n’ai plus que, comme point de mire, le clavier.
Une belle parenthèse se referme sur des vacances bretonnes et gloutonnes. Nous avons découvert les effets bénéfiques de l’hydromel sur les cordes vocales. La voix d’Antonin est devenue plus douce et plus cristalline. Nos hôtes amis ont, dès les premières vocalises, transféré les verres chez le voisin.

Nos pérégrinations pédestres nous ont amenés vers la fontaine Saint Clair. Cette fontaine a la particularité de redonner la vue aux malvoyants et aux personnes souffrant de troubles de la vision. J’ai aussitôt profité de l’occasion pour asperger ma fille afin qu’elle puisse se passer de lunettes. Sur le moment aucun miracle n’a eu lieu. Cependant, par hasard, sa mère me rapporta une conversation qu’elle avait eu avec l’orthoptiste avant les vacances. Louise pourrait sans problème, dès l’adolescence, se passer de lunettes et porter des lentilles.
Je ne fis aucun commentaire, cependant je considérai cette nouvelle comme un demi-miracle. Je décidai donc de profiter de l’aubaine afin de guérir ma presbytie qui commence à m’handicaper sérieusement, surtout que je perds constamment les lunettes.
J’attendis la nuit et sortis discrètement. Je ne désirai point expliquer les raisons de mon excursion nocturne à mes amis. Je suis, par principe, athée et grand pourfendeur de miracles. J’arrivai sans encombre à la source tapie dans l’ombre. Je plongeai aussitôt la tête dans l’eau glacée et priai Saint Clair de me bannir du monde des presbytes.
Il y eut un miracle, un vrai. En relevant la tête je vis une inscription gravée dans la roche :
« Il faut se laver les paupières avec l'eau miraculeuse, mais tout individu qui le fait sans grande dévotion souffre aussitôt de conjonctivite. »
L’inscription, j’en suis certain, n’était pas là la vieille. Dans la crainte d’une conjonctivite, mon athéisme se convertit immédiatement au christianisme. Je devins en cinq minutes le plus dévot des pèlerins que la fontaine avait hébergé au cours de son existence.
Un deuxième miracle récompensa ma nouvelle dévotion.
Je suis toujours presbyte, cependant mon entrejambe est devenu aussi lisse que les fesses d’une poupée. Surement un problème de communication.

samedi 25 février 2012

Six jours.


Lundi.
Les vocalises d’Antonin n’ont pas éradiqué la maladie. Ce matin la fièvre était toujours présente. Par contre, leur action s’est avérée efficace sur la toux qui trainait depuis plusieurs semaines dans mes pauvres poumons.

Mardi.
Rien

Mercredi.
«Vice dans la peau » : aucun rapport avec le mercredi, ni avec les autres jours de la semaine, du mois ni de l’année. Juste quatre mots, les uns à la suite des autres. Une suite non aléatoire. Un facteur inapte à l’intégration. Un bonnet d’âne ajusté sur la tête du porteur dès les balbutiements, puis couronné par quelques années de prison.
« Serrer la vis » : aucun rapport avec le mercredi, ni les autres jours du siècle. Antidote au vice. Une vis à bois ? À métal ? Une vis-à-vis ? Une vis à vice ? Le vice vissé par une vis. Des sévices au vice.
Le serrage de vis a pressé le vice et libéré le verbe. Le verbe délivré a le verbe haut. Cependant il est sans commune mesure avec le Verbe de Dieu.
L’absence de verbe est avantageuse. La conjugaison n’a pas lieu d’être.  Plus de futur, plus de subjonctif imparfait, plus de passé composé, plus de passé simple, seulement un passé, un présent et un avenir. Tant que le Verbe de Dieu est inaudible, le lendemain est là.

Les vacances scolaires arrivent au grand galop. Pourvu qu’elles ne refusent pas au dernier moment. Les gamins seraient tristes et des parents seraient heureux.

Jeudi.
Le désert.

Vendredi.
La sécheresse.

Samedi.
Jour des vacances. Les plus grands s’envolent pour la Réunion, les plus petits iront probablement en Bretagne.
Aucun article n’a été écrit pendant la semaine. La citerne est toujours aussi vide, à moins que ce soit la pompe qui refoule, ou les deux. Je soupçonne aussi, le plus jeune des enfants d’aspirer toute l’énergie et de la garder bien précieusement. Je ne suis pas une mère allaitante au sens propre, cependant, au sens figuré il me tête jusqu’au sang. Je suis le père nourricier. J’ai peur pour lui que la nourriture soit avariée et fétide. Pour l’instant il se porte comme un charme et son père dépérit.
Pourtant j’essaye de compenser sa succion par une ingestion quotidienne de nourriture. Je lis le petit robert et regarde assidument tf1 et M6 afin de déglutir une alimentation saine et équilibrée. J’épice avec les chaines de la TNT. J’évite systématiquement la cinq et surtout ARTE, je ne tiens pas à vermifuger mon gamin tous les mois. Malgré une alimentation compensatrice, je suis toujours l’ombre chétive du bouleau décharné.
D’ailleurs aujourd’hui, c’est mon ombre qui tape sur les touches du clavier, elle a plus de consistance que le corps. Je suis l’ombre de mon ombre.
 Les enfants sont réveillés.
J’ai été les voir. Ils ne m’ont point vu. Sans soleil, ni éclairage, l’ombre ne pouvait être.

dimanche 19 février 2012

Quelques vieilles nouvelles.


Le fond de la citerne est récuré. Plus aucune saleté ne souille les parois. Il suffit de patienter qu’une petite averse de quelques jours remplisse le réservoir. Ensuite les articles du blog paraîtront plus régulièrement. L’eau ne sera plus polluée, elle sera claire, cristalline et pure, comme de l’eau de source, la pureté de l’innocence. Les chroniques auront un air de candeur.
Ne tuons pas l’ours avant d’avoir vendu la peau. Comme quoi avec le temps, certains proverbes doivent s’inverser pour coller le plus parfaitement aux changements de société. Les pluies ne sont pas prêtes d’arriver. La vie est trop chiche en éléments régénérateurs. L’actualité journalistique reste l’actualité avec ses répétitions incessantes, insignifiantes et soporifiques. C’est dommage, car il y a tant de sujet à traiter. L’élection présidentielle est d’un triste à mourir. Les journalistes posent des questions avec des gants afin de ne pas écorner la langue de bois, alors que l’usage de la tronçonneuse et la scie égoïne pour les écolos, serait beaucoup plus incisif.

Je reprends l’écriture après une interruption due à des tâches ménagères qui consistaient à retirer des tâches sales.
Aucune pluie n’a humidifié la citerne. Ce soir nous sommes invités par des amis d’Anneso. Ils sont tous cavaliers de la tête aux pieds ou de la bombe aux bottes. J’espère que les sujets de conversations ne seront pas qu’équins, mais parfois coquins.

Aucun élément coquin n’égaya la nuit dernière, qui est contenue dans l’interligne précédent. Elle fut très courte, Antonin, atteint à son tour par un virus vagabond, lutta toute la nuit dans le but de l’expulser. Son arme est le chant. J’ignore si le virus y laissa des plumes, cependant sa mélodie nocturne réussit à nous extirper de nos rêves et du lit.

Pendant que nous luttons contre le froid, les microbes et les vocalises d’Antonin, deux jeunes décadents dont l’un est mon neveu se prélassent au Maroc. Tout fout le camp ! Même les jeunes !   http://la-comete-du-desert.blogspot.com/